Vous le savez, l’activité physique est bénéfique pour la santé de tous. Il ne s’agit pas forcément de faire une activité sportive intensive, l'OMS désigne par ce terme « tout mouvement corporel produit par les muscles squelettiques qui requiert une dépense d’énergie ». Cela peut donc être une activité physique pratiquée dans le cadre des loisirs, des activités domestiques comme le jardinage ou le ménage, ou encore lors des déplacements (vélo, marche, prise des escaliers). L’activité physique contribue à la prévention et à la prise en charge de nombreuses maladies. Elle peut aussi permettre de mieux vivre avec la maladie et de mieux supporter les traitements.
On parle alors d’activité physique adaptée (APA), à destination des personnes malades ou en situation de handicap. Les multiples bénéfices de l’APA sur la santé des patients sont reconnus : elle améliore la qualité du sommeil, a un impact sur les émotions et le bien-être psychologique. Pratiquer une activité physique régulière permet une meilleure tolérance des traitements et d’améliorer la qualité de vie. On la prescrit même sur ordonnance du médecin ! L’objectif est de prévenir la sédentarité et de maintenir en forme voire de limiter les risques de récidive.
« Nous constatons tous les jours auprès des patients les impacts et bénéfices incroyables de l’activité physique adaptée, que ce soit sur la santé des patients ou sur la qualité de vie. »
partage Antoine Dartigues, de la CAMI Sport & Cancer, une association d’intérêt général qui propose et développe depuis plus de 20 ans des programmes d’activité physique thérapeutique pour les patients.
À l’occasion de la journée mondiale de l’activité physique adaptée nous sommes très heureux de vous parler de ce sujet et de partager son témoignage.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre association ?
Notre mission est d’augmenter les chances de rémission, de lutter contre les effets indésirables des traitements et enfin d’améliorer la qualité de vie et le bien-être des patients.
Nos programmes sont disponibles dans 29 départements en France. Nos praticiens en thérapie sportive, professionnels et experts de l’activité physique thérapeutique interviennent à l’hôpital (dans les services d’oncologie et d’hématologie) et en ville (ambulatoire) en s’appuyant sur une méthode spécifique et un protocole thérapeutique personnalisé et sécurisé.
Nous accompagnons plus de 3 500 patients par semaine.
Quelles difficultés rencontrent les patients qui viennent dans vos programmes d'activité physique thérapeutique ?
Les effets secondaires des traitements les plus souvent mentionnés par nos patients sont : la fatigue, la perte de mobilité et/ou la perte de la masse musculaire et l’anxiété.
Depuis 2011, l’activité physique a été reconnue comme une thérapeutique non médicamenteuse par la Haute Autorité de santé. De nombreuses études scientifiques ont prouvé les impacts positifs de l’activité physique et sportive, entre autres, sur la fatigue en cancérologie : elle diminue d’environ 25 % le symptôme quel que soit le moment de la prise en charge [1].
Pouvez-vous nous parler plus en détail des bienfaits de l’activité physique adaptée ?
Nous constatons tous les jours auprès des patients les impacts et bénéfices incroyables de l’activité physique adaptée, que ce soit sur la santé des patients ou sur la qualité de vie. Cela contribue notamment à la diminution de la masse graisseuse et à la lutte contre la perte de masse musculaire. Cela aide également les patients à lutter contre la perte d’autonomie physique et la fragilité osseuse induite par les traitements. On observe une diminution significative des risques de comorbidité pour les patients plus âgés ou pour les patients qui souffrent de facteurs aggravants : obésité, ostéoporose, diabète de type 2 en particulier.
Concernant la qualité de vie des patients, on constate une diminution de l’anxiété et de la dépression. L’activité physique adaptée contribue notamment à améliorer le sommeil et l’autonomie des patients. Pratiquer une activité physique adaptée permet la réappropriation du corps, d’avoir une meilleure image corporelle et de retrouver l’estime de soi. Les programmes d’activité physique permettent de lutter contre l’isolement en créant du lien social et en permettant aux patients de s’inscrire dans une dynamique de projet. Tout cela participe aussi au retour à l'emploi plus rapide des patients.
Vous avez choisi de proposer le projet « Alex pour 1000 patients en oncologie » aux adhérents de votre association. Pouvez-vous nous dire pourquoi ? Quelle utilité y voyez-vous pour les adhérents ?
Nos praticiens en thérapie sportive ont des bilans individuels avec chaque patient. Pendant ce bilan, ils font un état des lieux physique de la personne mais les conversations peuvent parfois s’étendre à leurs états psychologiques ou leurs difficultés du quotidien. Nos équipes sont des professionnels du corps, cependant ils n’ont pas toujours l’expertise pour répondre aux questions liées à la maladie au travail. Proposer le projet « Alex pour 1000 patients » à nos patients nous a semblé cohérent afin de soulager nos équipes des questions liées aux problématiques du travail. En proposant cet outil, nous avons préféré nous associer à une organisation experte dans son domaine afin de répondre aux besoins de nos patients pendant leur parcours de soin.
On le sait – les questions liées au travail ajoutent une anxiété supplémentaire à la maladie. Si grâce à ce partenariat nous pouvons soulager le stress de certains patients, nous savons que leur concentration sera plus grande pendant nos séances d’activité physique thérapeutique et qu’ils profiteront plus efficacement de ses bienfaits.
Pour conclure, si vous aviez 1 conseil à donner, suite à votre expérience, lequel serait-il ?
Les patients sont bouleversés et submergés par les nouvelles informations à l’annonce de la maladie. Dans un premier temps, il est difficile de penser à son bien-être. Cependant, nous recommandons aux patients de demander conseil à leur médecin ou leur infirmière, de contacter les ERI (Les espaces de rencontres et d'information) et/ou les Maisons Sport-Santé de leur territoire afin de les orienter vers une ou des associations expertes proposant des soins de support (activité physique thérapeutique, nutrition, psychologie, etc.) Et bien sûr, n’oubliez pas de pratiquer une activité physique thérapeutique pendant et après la maladie. La régularité de cette pratique est le secret de son efficacité 😉 !
Merci Antoine Dartigues pour votre témoignage.
Pour en savoir plus, découvrez
01 85 34 48 69 – info@sportetcancer.com
Vous êtes patient ? aidant ? manager ? professionnel des ressources humaines ?
Vous aussi vous souhaitez témoigner de votre expérience de la maladie au travail, contactez-nous à l’adresse alloalex@wecareatwork.com.
Pour toutes vos questions, sachez qu’ALLO Alex est là pour vous aider ! Pour rappel, le service est joignable au 0800 400 310 du lundi au vendredi de 9h à 17h (appel gratuit).
[1] INCa, Bénéfices de l'activité physique pendant et après cancer - Des connaissances aux repères pratiques, mars 2017
Sources et ressources complémentaires
– Haute autorité de santé : « Prescrire l’activité physique, un guide pratique pour les médecins », 17 octobre 2018 [consulté le 4 avril 2023]
– Haute autorité de santé : « Prescription d’activité physique et sportive Cancers : sein, colorectal, prostate », juillet 2019 [consulté le 4 avril 2023]
– Institut Curie : « Cancer : les programmes d’activité physique adaptée pendant et après les traitements » [consulté le 4 avril 2023]
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