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Vous vous posez des questions
pour ré-concilier maladie et travail ?

« L'entreprise a un rôle dans l'accompagnement des salariés […] soumis à des fragilités diverses »

Dernière mise à jour : 19 mars

« L'entreprise a un rôle dans l'accompagnement des salariés qui, à un moment donné sont à des fragilités diverses »


Pascal Andrieux est Directeur des engagements sociaux, sociétaux et RSE, Directeur général de la Fondation Handicap et de la Mutuelle Allasso chez Malakoff Humanis. Pour ALLO Alex, que Malakoff Humanis soutient depuis l’an dernier, il a généreusement accepté de répondre à quelques questions. Il nous fait part de sa vision de l’engagement, de l’intérêt à concilier maladie et travail pour les entreprises et de la mobilisation de Malakoff Humanis sur le sujet.


Malakoff Humanis est très engagé sur les problématiques santé, notamment sur les questions d’accompagnement des vulnérabilités, pourquoi soutenir ALLO Alex ?


Afin d’accompagner nos clients entreprises et leurs salariés, nous avons décidé de concentrer nos actions sur 4 thématiques : aidants salariés, maintien et insertion dans l’emploi des personnes en situation de handicap, bien vieillir, cancer et travail. Premièrement, le soutien aux aidants salariés, dans toutes les problématiques qu’ils rencontrent, notamment dans la conciliation de leur vie personnelle et de leur vie professionnelle. Deuxièmement, le soutien au handicap afin d’améliorer la qualité de vie des personnes en situation de handicap dans une vision à 360°, puisque nous intervenons sur la santé et sur l’emploi, et également sur le sport, l’accès à la culture et la problématique du handicap vieillissant. Notre troisième engagement social est le bien vieillir et l’accompagnement du grand âge. Enfin le quatrième axe important au niveau du groupe, c’est la thématique du cancer, avec une volonté d’accompagner les personnes dans la poursuite de leur vie professionnelle.

Nous nous sommes rapidement retrouvés dans l’ADN de Cancer@Work et de Wecare@Work qui œuvrent pour faire bouger les lignes au sein des entreprises. En effet, nous savons que le retour à la vie professionnelle est difficile dans les deux ans qui suivent le diagnostic d’un cancer, à la fois sur le plan personnel et sur les plans financier et professionnel. Il était légitime pour nous de nous rapprocher d’Anne-Sophie Tuszynski, pour que ses équipes nous aident en interne, pour que Malakoff Humanis soit vertueuse et que toutes les personnes concernées dans l’entreprise puissent bénéficier d’un retour facilité. Nous menons depuis plus d’un an des actions de sensibilisation, de formation, et d’accompagnement auprès de nos clients.


Concernant la thématique du cancer, quel est votre champ d’action ?


Plus précisément sur la thématique du cancer, nous intervenons sur plusieurs points : la recherche appliquée, l’émergence de nouveaux modèles de soins thérapeutiques et de parcours de soins. Nous sommes plus particulièrement spécialisés dans les soins de supports ces dernières années : toute la prévention tertiaire, tout l’accompagnement des personnes pendant ou après les traitements. Nous créons aussi une veille technologique sur les actions innovantes en oncologie. L’idée est de créer des partenariats créatifs qui viseraient demain à améliorer notre politique de service à destination des entreprises clientes et de leurs salariés. Le troisième sujet d’intervention sur le cancer est l’optimisation des conditions de reprise socioprofessionnelle des salariés. Enfin, nous investissons dans des start-up en pointe pour développer des solutions pour les entreprises et leurs salariés, et dans ce cadre-là, le groupe a investi dans la levée de fonds réalisée par Kepler HR (Wecare@Work). Enfin, nous avons également adhéré à la charte Cancer@Work et à la charte de l’INCa.


En tant que directeur engagements sociaux, sociétaux et RSE, et directeur général de la Fondation Handicap, comment mobilisez-vous les salarié•e•s de vos équipes et vos clients sur les questions de la maladie au travail ?


Au sein de mes équipes, plus de 40 collaborateurs sont en proximité pour rencontrer les entreprises et leur présenter l’ensemble de nos dispositifs. Dans le cadre de ces rencontres avec des DRH, les directeurs généraux d’entreprise ou des chargés de missions QVT, nous avons mis en place des ateliers spécifiques qui permettent de mobiliser les dirigeants d’entreprise à la problématique du cancer : sensibilisation, formation, accompagnement et évaluation. Dans le cadre de leur responsabilité sociale, il est nécessaire qu’ils prennent en compte cette fragilité et permettent à leurs salariés de mieux concilier vie pro-vie perso. À charge pour eux, par la suite, de mettre en place un plan d’action spécifique, notamment adopter la charte de Cancer@Work, se faire accompagner par des structures comme Wecare@Work pour développer sur plusieurs années un programme d’accompagnement. On sait que cette mise en place ne se fait pas du jour au lendemain ; il faut du temps. Nos équipes sur le terrain sont formées par Wecare@Work. Nous avons par ailleurs, la chance d’avoir au sein de nos équipes, une collaboratrice concernée personnellement qui a fait l’université des patients et partage son expertise avec les autres collaborateurs de l’équipe.

Ce que l’on constate, c’est que, quelle que soit la taille de l’entreprise, il y a vraiment une prise de conscience croissante ; que ce sujet est très important dans le cadre de leur mission sociale et sociétale. Les entreprises doivent accompagner les salariés atteints d’un cancer, comme les salariés atteints de toutes les maladies chroniques. Il y a un vrai lien entre performance sociale et économique. Pour nous c’est important, car nous avons aussi dans nos axes d’actions, la thématique des aidants, la thématique du handicap ; toutes ces problématiques se rejoignent. Même si les approches sont en partie différentes, ces axes se croisent. Il y a toujours de la synergie pour nous à travailler sur des dispositifs transversaux.


Comment vos actions s’inscrivent-elles dans la durée ? Comment en mesurez-vous l’impact ?


Nous avons mis en place en milieu hospitalier le dispositif « Sport Cancer » avec la Cami sport il y a trois ans. Il s’agit d’une opération de mécénat visant à soutenir un programme d’activité physique en hôpital. Ce programme permet aux personnes en période de soins de pratiquer une activité sportive dans une dizaine d’hôpitaux en France. Il y a des études qui sont faites sur le nombre de personnes qui participent à ce programme, sur l’impact du programme sur les bénéficiaires, sur leur qualité de vie et leur ressenti. Ce qui ressort de cette mesure d’impact, c’est que les personnes qui ont bénéficié de « Sport Cancer » se sentent mieux pour leurs traitements et moins fatiguées. Les économies qui peuvent être réalisées sur le système de soin dans le cadre d’une pratique d’activité sportive pour les personnes atteintes d’un cancer sont également mesurées.


Plus généralement, quel intérêt à mieux concilier cancers, maladies et travail pour les entreprises selon vous ?


Les entreprises ont conscience qu’elles doivent accompagner leurs salariés dans leurs difficultés professionnelles et personnelles. Elles ont un rôle à jouer. Si le salarié est mieux accompagné, il reviendra plus facilement au travail, sera moins absent et conciliera ainsi plus facilement maladie et travail. Cela impacte l’absentéisme et le système de santé.

Un meilleur accompagnement des salariés permet également de fidéliser les collaborateurs, de consolider et solidifier le team et l’ensemble du groupe. Pour moi, c’est vraiment gagnant-gagnant pour tout le monde. Si un manager a un salarié atteint d’un cancer dans son équipe, le fait de l’accompagner peut être vecteur d’un esprit collectif d’entraide, cela soude les collaborateurs. L’entreprise a un rôle dans l’accompagnement des salariés qui à un moment de leur vie sont soumis à des fragilités diverses. Je pense que personne n’est à l’abri d’être un jour en situation de fragilité dans son entreprise. On est content lorsque l’entreprise prend en compte cette donnée sociale et l’intègre bien dans son projet d’entreprise.


Qu’est-ce que la crise sanitaire a changé pour vous et vos clients ? Quels enseignements avez-vous pu en tirer ?


Les entreprises ont été fragilisées. Nous avons mis en place différents dispositifs pour les accompagner sur les sujets de fragilité, notamment le dispositif « Solidarité entreprises » avec des aides individuelles spécifiques pour accompagner les salariés sur les problématiques d’aidants, de handicap, de décès, de portage de repas pour les retraités… Nous avons également mis en œuvre des kits santé pour faciliter la téléconsultation.

Enfin, nous avons activé des plans d’urgence sur nos quatre territoires d’investissement social. Nous avons engagé 1,5 million sur la thématique du cancer. Il nous fallait nous assurer de la bonne prise en charge des soins, qui avaient alors été aménagés conformément aux recommandations sanitaires. Par ailleurs, nous avons soutenu le déploiement d’un dépistage COVID-19 avec Unicancer afin que les patients puissent reprendre rapidement leurs traitements sans attendre. Nous avons aussi soutenu l’AFSOS et la mise à disposition de webinaires spécifiques (avec l’intervention d’infirmiers, oncologues, psycho-oncologues…) en vue d’un échange de bonnes pratiques entre professionnels pour une meilleure prise en charge globale des patients. Puis, en reprenant une étude menée par l’association Patients en réseau datant d’avril 2020, nous avons mis en avant les trois besoins essentiels pour les patients pendant le premier confinement à savoir, la nécessité d’avoir des forums et des réseaux sociaux pour pouvoir échanger, des ateliers en ligne, et du soutien par téléphone, pour sortir de l’isolement. Dans ce cadre-là, nous avons mis à disposition la ligne ALLO Alex pour l’ensemble de nos clients. Enfin le dernier volet du plan d’urgence cancer était le soutien à la recherche, notamment sur toutes les interactions entre la COVID-19 et le cancer, en soutenant des études cliniques mises en place par Gustave Roussy et l’Institut Curie.


Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?


Nous sommes très satisfaits de notre parcours avec Cancer@Work et Wecare@Work, c’est une vraie valeur ajoutée. Pour nous c’est un accélérateur de transformation parce que nous avons la chance, de mieux intervenir pour nos collaborateurs en interne, avec une structure qualifiée, compétente, qui nous permet d’accélérer nos actions et d’augmenter notre impact social. Et nous avons la volonté de dynamiser le mouvement des entreprises, d’encourager la mobilisation de l’ensemble de nos clients et de mettre en place des services simples d’utilisation, efficients pour les salariés .


Biographie de Pascal Andrieux

De formation en expertise comptable et en macro-économie, Pascal Andrieux a débuté sa carrière au sein du secteur bancaire puis a rejoint le Groupe MMH (1) pour prendre en charge successivement des postes de Direction dans les domaines comptable et financier, de gestion et relation client ainsi que dans une filiale d’assurances du Groupe.

Par conviction et engagement, il fait le choix en 2014 de prendre en charge les activités sociales du Groupe Malakoff Médéric pour y développer l’engagement social et sociétal du Groupe ; l’objectif étant de combiner l’accompagnement des vulnérabilités des salariés, des retraités et les réponses à apporter à nos entreprises et assurés, l’innovation sociale et l’engagement sociétal du Groupe. Il est plus que jamais de la responsabilité des entreprises de prendre en compte ces sujets. La performance sociale est un moteur de la performance économique.

Dans l’objectif de répondre aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux et d’en assurer une meilleure coordination, il assure également la direction de la RSE du Groupe Malakoff Humanis, la Direction générale de la Fondation Malakoff Humanis Handicap ainsi que la Direction d’une mutuelle solidaire.



Si vous aussi, comme Cancer@work, Malakoff Humanis, Ozalys et Roche, vous souhaitez soutenir ALLO Alex notre service solidaire, parlons-en : alloalex@wecareatwork.com



 

(1) Groupe MMH : Groupe Malakoff Médéric Humanis


Crédit photo : Tous droits réservés – Jean Chiscano


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