Orienter, informer, sensibiliser, accompagner… telles sont les missions du référent handicap, un acteur essentiel pour favoriser l'inclusion et le maintien en emploi des personnes en situation de handicap et/ou touchées par la maladie dans les organisations.
Depuis la loi du 22 mai 2019, les entreprises de plus de 250 salariés doivent prévoir la désignation d’un référent handicap. Cependant, ce facilitateur souvent interne est encore peu identifié dans les entreprises. Selon une étude de l’Ifop et l’Agefiph de 2021, 67% des sondés ne savent pas ce qu’est un référent handicap.
Violaine partage :
« Avant tout, il s’agit d’aider le salarié à trouver sa place dans l’entreprise, à faire en sorte qu’il puisse travailler, ou revenir travailler après un arrêt, dans les meilleures conditions possibles. Cela participe à la qualité de vie au travail de tous : le·la salarié·e, son équipe, l’encadrement ».
Violaine, référente handicap (mais pas que ;), nous partage son rôle, ses actions concrètes mises en place dans son organisation ainsi que ses précieux conseils pour mieux accompagner la maladie et le handicap dans les organisations.
Nous sommes donc ravis de partager ici son témoignage.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Juriste de formation, j’ai intégré l’ADEME en 2000 à Angers. Après une dizaine d’années au service juridique, j’ai rejoint la DRH en tant que cheffe de projet égalité professionnelle, handicap et QVCT. Je suis également chargée de communication interne de la DRH.
Pouvez-vous nous présenter votre rôle de référent handicap au sein de votre entreprise ?
En tant que référente Handicap, ma mission principale est de conseiller et d’orienter les salarié·es qui se posent des questions liées à leur santé et à leur poste de travail. Je présente les différents dispositifs mis gratuitement à leur disposition et, avec ma collègue de la Mission handicap, j’accompagne le·la salarié·e. Je mène aussi des campagnes de sensibilisation pour l’ensemble du personnel.
De manière générale, comment sensibilisez-vous et mobilisez-vous, l’entreprise sur le sujet ?
Chaque année, nous lançons des animations dans le cadre de la SEEPH*, dont certaines se poursuivent tout au long de l’année. La sensibilisation se traduit par des jeux, des quizz avec des cadeaux à gagner, un calendrier de l’avent avec des vidéos et des informations. Nous avons cette année réalisé et publié un Guide Mode d’emploi sur le handicap qui est accessible sur notre intranet.
Nous ouvrons également une ligne d’écoute et d’accompagnement externe pendant 2 mois, gratuite pour les salarié·es, afin de répondre à leurs questions concernant la RQTH.
D’autre part, nous nous appuyons sur l’assistante sociale et la psychologue du travail. Enfin, nous venons d’adopter la plateforme ALEX et nous sensibilisons les managers concernés qui ont des collaborateurs malades et/ou en situation de handicap dans leur équipe.
* SEEPH : Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées
Quelles actions concrètes proposez-vous à vos collaborateurs ?
La première action est de répondre aux sollicitations des managers d’une part et des collaborateurs touchés par le handicap ou la maladie d’autre part. Cela se traduit par des échanges individuels au cours desquels les besoins de chacun sont exprimés et où j’évoque les différents dispositifs d’accompagnement, internes ou externes.
La deuxième action est la mise à disposition rapide et prioritaire du matériel spécifique et/ou d’un aménagement du temps de travail.
La troisième action est l’orientation vers les professionnels et les services qui vont accompagner le·la salarié·e en dehors de l’ADEME : service d’assistance sociale, psychologue du travail, médecin du travail, MDA* ou MDPH** et … ALEX.
Je terminerais en évoquant aussi la prise en charge du collectif : il est parfois nécessaire d’expliquer à l’équipe pourquoi le salarié est absent ou bénéficie d’un aménagement particulier, en respectant bien sûr la volonté du collaborateur et le secret médical.
*MDA : maison départementale de l’autonomie
**MDPH : maison départementale des personnes handicapées
Selon vous, quel(s) intérêt(s) à mieux concilier maladies et travail pour les entreprises ?
Avant tout, il s’agit d’aider le salarié à trouver sa place dans l’entreprise, à faire en sorte qu’il puisse travailler, ou revenir travailler après un arrêt, dans les meilleures conditions possibles. Cela participe à la qualité de vie au travail de tous : le·la salarié·e, son équipe, l’encadrement.
Sensibiliser, accompagner, adapter permet d’améliorer la performance au travail et le bien-être des salariés. Indirectement, nous fidélisons nos collaborateurs et donnons une image positive de l’ADEME.
Vous avez adopté Alex. Pouvez-vous nous dire pourquoi ? Quelle utilité y voyez-vous pour les collaborateurs concernés ?
ALEX est un outil complémentaire aux dispositifs déjà déployés à l’ADEME. C’est une plateforme de services, d’informations et de conseils, qui vise nos trois publics : les salarié·es, les aidants et les managers. En plus du module bien-être, qui propose une offre « Qualité de vie au travail » à tous, les formations et les outils concrets pour les managers sont précieux.
Pour conclure, si vous aviez 1 conseil à donner, suite à votre expérience, lequel serait-il ?
Chaque situation étant unique, il convient d’être à l’écoute des besoins de chaque salarié, d’exposer les différents dispositifs existants et d’orienter, en respectant la volonté de parler ou de ne pas parler de la maladie, de vouloir garder - ou pas - le lien avec l’entreprise pendant l’arrêt de travail, et enfin, d’anticiper le retour au travail pour que celui-ci se passe au mieux.
Merci Violaine pour votre témoignage !
Vous êtes patient ? aidant ? manager ? professionnel des ressources humaines ? référent handicap ? Vous aussi vous souhaitez témoigner de votre expérience de la maladie au travail, contactez-nous à l’adresse alloalex@wecareatwork.com.
Pour toutes vos questions, sachez qu’ALLO Alex est là pour vous aider ! Pour rappel, le service est joignable au 0800 400 310 du lundi au vendredi de 9h à 17h (appel gratuit).
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