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Cancer et santé mentale – « J'aurais vraiment aimé que le volet psy soit obligatoire »

Dernière mise à jour : 10 oct. 2022

« J'aurais vraiment aimé que le volet psy soit obligatoire dans la prise en charge car on le présente comme une option, alors qu'objectivement personne ne sort indemne d'un tel combat. »


Directrice marketing, après un cancer du sein, Chloé décide de mettre son expérience et ses soft skills au service d’une startup pour aider à l’inclusion par le travail. Pour ALLO Alex elle revient sur son parcours et de l’accompagnement dont elle a bénéficié par son entreprise avant de changer de voie.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre expérience de vie de la maladie en quelques mots ?

Je m'appelle Chloé, j'ai 42 ans, maman de 2 garçons et directrice marketing. En 2015 après la naissance de mon deuxième enfant, on me découvre un cancer du sein infiltrant et agressif. Mon monde s'écroule : cadre dynamique, mode de vie sain, famille de carte postale, je reste abasourdie devant l'annonce...

Alors réflexe de défense + déni + colère sans doute, je gère mon cancer comme un dossier : « timé », organisé, sans état d'âme et sans plainte malgré toutes les étapes très traumatisantes du traitement. Je ne m'arrête quasiment pas, je veux faire accélérer le temps et arriver au bout de cette mésaventure le plus vite possible... Reprendre ma vie où elle s'est arrêtée ce 17 mai 2015.

Comment avez-vous concilié votre maladie, les traitements et le travail ?

Je me suis arrêtée les 3 premiers mois de chimio, mais comme je me sens plutôt bien, je reprends à mi-temps, extrêmement bien accompagnée par mon employeur de l'époque.

À mon retour à plein temps en 2016 je suis transformée : enthousiaste, bienveillante, absolument résistante à tous problèmes, j'enchaîne les projets... C'est super me direz-vous mais je fais une grosse erreur : reprendre vite ma vie comme si de rien n'était, ne pas regarder l'épreuve à posteriori, ne pas prendre le temps digérer les traumatismes. Je cache mon désarroi personnel derrière les réussites professionnelles. Et ce n'est qu'une bombe à retardement...

2020, j'ai bien gravi dans ma société, mais mon mariage n'a pas survécu aux épreuves, je me retrouve seule avec mes enfants et le Covid impacte très violemment ma passion pour la promotion des ventes. Bosser pour des grandes marques et faire accélérer leur chiffre d'affaires, je ne m'y retrouve plus... Le cancer m'offre alors un premier cadeau : avoir le courage de quitter cette société malgré tout le confort qu'elle m'apporte et l'attachement que j'ai pour elle.

J'intègre alors une startup ambitieuse, en pleine croissance qui a une mission sociale très claire : offrir à tous ceux qui le souhaitent un emploi. Je connais la statistique du cancer et de l'emploi, elle m'avait pétrifiée : 20 % des personnes travaillant au moment du diagnostic ont perdu leur emploi 5 ans après. Alors aider à l'inclusion par le travail, cela résonne en moi.

Dans cette société, Il faut tout construire, c'est un environnement qui demande de s'adapter en permanence. Ce sera mon deuxième cadeau : je découvre que j'ai de nouvelles soft skills .

Je sais désormais que tout peut arriver dans une vie, les changements d'organisations, les « pivots », les dossiers compliqués... Rien ne m'agace et c'est fabuleux.

La résistance au stress aussi, il y a beaucoup de choses à faire, mais je sais prendre les sujets par priorité, un par un, sans paniquer. Un jour après l'autre on dit souvent dans le cadre de la maladie... ici c'est pareil.

Enfin voir grand, travailler en startup c'est itérer en rêve, en objectifs fous, en deadline intenables, et moi maintenant j'aime ça, l'impossible.

Qu’est-ce qui vous a aidée ou qu’auriez-vous souhaité avoir comme aide ?

Sans hésiter la bienveillance de mon ancienne équipe, de mon ancien boss, de mes collègues de l'époque. J'ai été extrêmement touchée par leur accueil à mon retour et leur nombreux feed-back sur la nouvelle personne que j'étais devenue après tout ça.

En second lieu, l'organisation de mon ancienne société, structurée, bien préparée à la situation a été une grande chance. Ma direction et le service RH ont su apaiser mes craintes : aménagement de mon poste, de mon planning et une phrase magique « Ne t'inquiète pas, soigne-toi et on t'attend ». Ils mériteraient sans doute un Award Cancer@work

En termes d'aide j'aurai voulu être vraiment mieux accompagnée pour « l'après ». À ma reprise, j'ai vu un médecin du travail environ quinze minutes, à la vue de mon temps d'arrêt de travail vs l'importance des traitements, je pense qu'il était flagrant que j'étais dans le déni complet... et que j'allais le payer plus tard...

J'ai mis un an à battre ma maladie physiquement mais elle m'aura pris cinq ans de ma vie et ruiné ma vie personnelle. J'aurais vraiment aimé que le volet psy soit obligatoire dans la prise en charge car on le présente comme une option, alors qu'objectivement personne ne sort indemne d'un tel combat.

Selon vous, comment peut-on améliorer l'accompagnement des personnes malades en entreprise ?

C'est difficile pour moi de trouver un point d'amélioration car j'estime que mon employeur de l'époque a été parfait à mon égard. Je pense que le fait que cela ait été assumé par moi, mon employeur et que cela ne fut jamais un sujet tabou, fut la clef de cet accompagnement réussi.

Si vous aviez 1 seul conseil ou bonne pratique à partager pour mieux concilier maladie et travail, lequel serait-ce ?

Je dirai juste aux personnes qui se réfugient dans le travail de faire attention à leur état émotionnel car c'est à la fois un super appui pour traverser la maladie mais aussi une façon de ne pas la regarder en face. La conséquence ? La guérison totale physique et psychologique vraiment plus longue.

Merci Chloé pour votre témoignage !


Si vous aussi, comme Chloé, vous souhaitez témoigner de votre expérience de la maladie au travail, contactez-nous à l’adresse alloalex@wecareatwork.com



Pour toutes vos questions pour mieux concilier maladie et travail, sachez qu’ALLO Alex est là pour vous aider ! Pour rappel, le service est joignable au 0800 400 310 du lundi au vendredi de 9h à 17h (appel gratuit)

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