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pour ré-concilier maladie et travail ?

Concilier travail et handicap auditif

Dernière mise à jour : 19 févr.

En France, 7 millions de personnes reconnaissent avoir au moins une déficience auditive. 2 millions ont moins de 55 ans*. La déficience auditive peut entraîner de nombreuses difficultés liées à la vie professionnelle et personnelle entraînant un isolement relationnel.

Comme le dit Cendrine, cheffe d’entreprise, et touchée par une déficience auditive congénitale : « Je me suis sentie plongée dans un abîme de solitude ».

Elle nous partage aujourd’hui son parcours : son handicap, les étapes d’acceptation, ses difficultés au travail et ce qu’elle a mis en place pour avoir une vie professionnelle plus sereine.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre expérience du handicap en quelques mots ?


Je m’appelle Cendrine Genty, j’ai 45 ans et je n’ai appris qu’à 30 ans que je souffrais d’une déficience auditive congénitale. Elle n’avait jamais été détectée auparavant et sa découverte m’a permis de comprendre beaucoup de choses, dont certaines remontant à l’enfance comme :

  • Ne pas savoir les paroles de chansons si je les écoutais seulement à la radio, car en réalité, je n’entendais pas tout. Pour connaître les paroles des chansons il fallait que je les ai lues.

  • Découvrir que la perte auditive pouvait ne pas être détectée car le cerveau me permettait de la compréhension globale ce qui camouflait le fait que je ne captais pas certains sons.

J’ai reçu le diagnostic de déficience auditive à 30 ans, à l’occasion d’un rendez-vous en urgence auprès d’un spécialiste des acouphènes. Ce dernier m’a fait plusieurs annonces :

  • Je souffrais d’acouphènes invalidants à vie et d’une déficience auditive congénitale.

  • À l’âge de 30 ans, je n’entendrai plus jamais le silence.

  • Je ne pourrais, à priori, plus exercer mon métier de productrice d’émissions télé puisque je n’entendais pas suffisamment et que les acouphènes allaient parasiter davantage mon audition.

  • Il fallait que je me fasse appareiller.

Les étapes que j’ai alors traversées ont été, dans un premier temps, douleur, colère (immense) et chagrin. Puis sont venus, le déni et le rejet.


J’ai continué mon travail et j’ai tenté l’appareillage mais je ne supportais ni les appareils ni les réglages donc j’ai stoppé. J’ai passé dix années ainsi. Ce fut très douloureux.

Enceinte l’année de mes 35 ans, j’ai constaté dans l’année qui a suivi ma grossesse que mon audition, qui était resté stable durant cinq ans, venait de chuter, la grossesse ayant eu un rôle dans cette baisse.


Quatre ans plus tard, à 40 ans, j’ai refranchi la porte d’un cabinet audioprothésiste pour tenter à nouveau l’appareillage. Le déclic : ma fille de quatre ans pleurant de frustration car je n’arrivais pas à l’entendre. Depuis, je suis appareillée, n’ayant pas supporté l’idée de lui faire subir cela. `


Quelles difficultés engendrent ce handicap dans votre vie de tous les jours ?

  • Un stress de chaque instant car l’appareillage m’apporte une aide considérable mais n’apporte pas une audition à 100%.

  • Une fatigue physique accrue de par une nécessité de concentration supplémentaire.

  • Une frustration quotidienne à travers le constat que je passe à côté de certains échanges faute d’avoir suffisamment entendu.

  • De la peur dans mes missions professionnelles comme lors d’animation de plateaux tv, d’événements, de tables rondes…

  • De la douleur avec des acouphènes présents en permanence

  • De la tristesse

  • Un important budget financier

Comment réussissez-vous à concilier handicap et travail ?

J’ai créé mon entreprise ! Je m’autorise à faire mon travail sans que mon handicap auditif influence sur mes choix de missions et de contrats : interviews, tables rondes, etc.

Je m’autorise des moments de sport pour compenser le stress, la fatigue physique et nerveuse qui augmentent dans ces périodes. Le reste du temps j’axe un maximum mon travail sur l’écriture, la stratégie, l’animation de formations en duo ou en groupe, me permettant des contextes de travail propices à ce qui me correspond.

Dans le passé, je favorisais le rédactionnel et la vidéo dans la production de contenus pour mes clients, mais depuis que je suis appareillée en bluetooth j’ai pu accéder à une qualité auditive suffisante qui me permet aujourd’hui d’accéder moi aussi au monde merveilleux des podcasts ! Désormais j’en réalise pour mon média « L se réalisent » et aussi pour mes clients !

Avez-vous été accompagnée pendant votre parcours professionnel en termes d’aménagement de conditions de travail ?

Non jamais. Mon statut était intermittente du spectacle. J’ai plutôt tout fait pour que ma malentendance ne soit pas visible car sinon je n’aurais plus reçu de proposition de travail.

La médecine du travail a voulu notifier mes acouphènes mais sans me dire comment je pouvais me retourner ou au moins, vers qui me tourner pour me faire accompagner. J’ai donc nié mes acouphènes et fait comme si tout était ok.

Est-ce que vous auriez aimé être accompagnée pendant vos précédentes expériences professionnelles, et de quelle manière ?


Sûrement. Je me souviens que mon sentiment de détresse a été exacerbé durant cette période car une fois le diagnostic posé, je me suis retrouvée totalement seule. Mes acouphènes me faisaient épouvantablement souffrir. J’entendais mal et je me suis demandée comment j’allais tenir pour continuer avec cette si grande souffrance physique et psychique. Je me suis sentie plongée dans un abîme de solitude.

Quelque chose de plus à nous partager ?

Une manière de penser ! La révélation de mon handicap m’a autorisée à créer mon contexte de vie professionnelle sur mesure pour répondre à mes propres besoins. Cela m’a sûrement pris plus de temps que si j’avais été accompagnée, et il m’a encore fallu un élément déclencheur pour oser franchir le pas, mais la création de mon entreprise a été la plus belle suite d’évolution de carrière possible après mes quinze ans fabuleux passés en télé.

J’adore entreprendre, créer, imaginer, rêver et concrétiser les idées, qu’elles soient pour ma boîte ou pour celles de mes clients ! Mon handicap aujourd’hui est un élément au même titre que je mesure 1m62 et non pas 1m70 ou 1m55, que je suis brune, parfois rousse mais jamais blonde alors que ma fille elle, l’est.

Bref, mon handicap est un élément de moi, au même titre que tout le reste. Il m’apporte des soucis supplémentaires, du stress, de la fatigue, mais aussi de superbes rencontres, de merveilleux échanges et l’opportunité de voir et de ressentir avec beaucoup de clarté les choses, les situations et les gens, à défaut de pouvoir bien les entendre 😉.

Ma citation : « J’ai décidé d’être heureux/se parce que c’est bon pour la santé. » Voltaire

Merci Cendrine pour votre témoignage !


Pour en savoir plus, découvrez L se réalisent

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Vous aussi vous souhaitez témoigner de votre expérience de la maladie au travail, contactez-nous à l’adresse alloalex@wecareatwork.com.

Pour toutes vos questions, sachez qu’ALLO Alex est là pour vous aider ! Pour rappel, le service est joignable au 0800 400 310 du lundi au vendredi de 9h à 17h (appel gratuit).

 



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