Proches aidants au travail : leur offrir un espace pour souffler
- alourdel9
- 19 mai
- 4 min de lecture

La France compte entre 8 et 11 millions de proches aidants non-professionnels, dont 61 % sont en activité. Des hommes et des femmes, de tous âges, qui accompagnent au quotidien un parent, un conjoint, un enfant, un ami… touché par la maladie, le handicap ou la perte d’autonomie. Leur rôle est souvent discret, parfois invisible, mais fondamental. Ils permettent à leur proche de vivre chez lui, de conserver un lien social...
Mais à quel prix ?
Entre charge mentale, fatigue physique, répercussions professionnelles et émotionnelles, le quotidien d’un aidant peut vite devenir un parcours du combattant. Si les dispositifs d’aide existent, l’un des soutiens les plus puissants, et souvent les plus négligés, reste la possibilité d’échanger avec d’autres aidants, et notamment dans en entreprise. Ces espaces de parole, d’écoute et de partage sont encore trop peu nombreux, et pourtant si essentiels. Mais concrètement, à quoi servent-ils ?
Rompre l’isolement : un besoin vital
Le premier effet bénéfique des groupes d’échange est sans doute de rompre le sentiment d’isolement. Beaucoup d’aidants ont le sentiment d’être seuls à vivre ce qu’ils vivent, d’être incompris, parfois même jugés par ceux qui n’ont pas conscience de ce que représente cette charge invisible.
Dans un espace de parole, chacun peut déposer ce qu’il vit : l’épuisement, les dilemmes moraux, la culpabilité de ne pas être toujours à la hauteur, ou la colère d’avoir vu sa vie bouleversée sans l’avoir choisi. Ces émotions, souvent tues dans la sphère familiale ou professionnelle, trouvent enfin un lieu où elles peuvent exister sans être invalidées.
Un lieu pour apprendre et transmettre
Les groupes d’échange ne sont pas seulement thérapeutiques : ils sont aussi pratiques. En parlant avec d’autres aidants, on découvre des ressources, des organismes, des aides financières, des stratégies d’organisation. On apprend comment gérer une crise, comment parler à un médecin, comment négocier un aménagement de poste avec son employeur…
C’est un savoir précieux, issu de l’expérience, qu’aucune brochure ne remplace. Ces lieux deviennent ainsi des communautés apprenantes, où l’on reçoit mais où l’on donne aussi. Et ce rôle d’aidant qui semblait parfois nous écraser peut devenir source de compétence, de solidarité, et de reconnaissance mutuelle.
Un espace pour retrouver sa place de personne
Dans le rôle d’aidant, on s’efface souvent : on devient "la fille de", "le mari de", "celle qui gère les rendez-vous", "celui qui s’occupe de tout"... Les groupes d’échange permettent de retrouver une place de sujet, pas seulement de fonction. Un espace où l’on peut être soi, avec ses doutes, ses émotions, ses envies, ses limites.
On n’y vient pas pour être héroïque, ni pour prouver qu’on tient bon. On y vient pour être vrai. Et souvent, on y découvre qu’on a le droit de demander de l’aide, le droit de dire que c’est trop, le droit aussi de prendre soin de soi sans culpabiliser.
Une reconnaissance à travers la parole partagée
Créer des espaces d’échange, ce n’est pas juste proposer un moment convivial autour d’un café. C’est reconnaître que les aidants existent, qu’ils ont besoin de soutien, et qu’ils ne doivent pas être seuls. C’est inscrire leur rôle dans une dynamique collective, sociale, humaine.
Ces espaces sont des lieux de réparation, de respiration, de transformation. Ils permettent de ne pas s’oublier, de retrouver du sens, et parfois, de reconstruire une identité mise à l’épreuve par les événements.
Des formats variés, mais encore trop inégalement accessibles
Aujourd’hui, plusieurs formats peuvent coexister, proposés par des associations, des collectivités locales, des établissements de santé ou même des entreprises engagées :
Visioconférences thématiques accessibles en ligne,
Espaces de parole en entreprise, souvent animés par des psychologues du travail,
Groupes de parole entre pairs, organisés par des associations, des entreprises, des professionnels de l’accompagnement ou des aidants eux-mêmes, en ligne ou en présentiel
Des plateformes numériques, disponibles 24h/24, comme Alex, pour obtenir des informations légales et des conseils pratiques.
Mais l’accès peut être inégal : entre les zones rurales ou urbaines, d’une entreprise à une autre, entre les aidants actifs ou retraités, entre ceux qui peuvent se libérer et ceux qui sont pris 24h/24. De plus, la question du répit réel se pose : comment participer à un groupe si je ne peux pas m’absenter, même une heure, sans solution de relais ?
Il est donc crucial de renforcer l’accessibilité de ces espaces : en diversifiant les formats, en les rendant plus visibles, et en reconnaissant officiellement leur utilité notamment dans les entreprises.
Offrir une place, c’est déjà soulager
Donner une place à la parole des aidants, c’est commencer à leur donner une place dans la société et dans les entreprises. Une vraie place, pas seulement celle du soutien invisible, mais celle d’un acteur légitime, écouté, entouré.
Ces lieux d’échange sont des leviers de santé mentale, le développement du pouvoir d’agir, mais aussi de prévention. Un aidant soutenu, c’est un aidant qui peut continuer, sans s’épuiser. C’est quelqu’un qui peut trouver l’équilibre entre prendre soin de l’autre… et prendre soin de soi.
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Source chiffres : France Travail
Crédit photo : Freepik
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