À l’occasion d’Octobre rose, du 1er au 31 octobre, professionnels de santé, ONG et associations se mobilisent pour sensibiliser au dépistage du cancer du sein qui représente un tiers de l'ensemble des nouveaux cas de cancer chez la femme en France, selon Santé Publique France.
Aujourd’hui, en France,
1 personne sur 3 quitte son emploi deux ans après le diagnostic d’un cancer. (Rapport 2014, Observatoire sociétal des cancers)
En 2023, on dénombre 61 214 nouveaux cas de cancers du sein. (Panorama des cancers 2024, INCa)
Les conséquences de la maladie qui peuvent impacter le travail en fonction du poste occupé sont multiples : douleurs neuropathiques, lymphœdèmes, chirurgie, fatigabilité (port de charges difficile, station debout pénible, difficulté de mobilité, limitation d'activité), difficultés cognitives… Après un arrêt de travail de longue durée, la reprise peut être difficile et il est nécessaire de l’accompagner. Le soutien et l’accompagnement du manager sont essentiels pour conforter la confiance de la personne malade dans son travail, que ce soit au début de l’absence ou au retour, quelques mois voire plus d’un an après le diagnostic. C’est important pour les personnes malades de sentir qu’elles peuvent parler de leurs difficultés en toute confiance, que leurs réussites soient valorisées, au fur et à mesure de la reprise. Cela leur permet d’envisager un retour plus serein dans l’entreprise, sans que cela ne soit aux dépens de leur santé.
« La bienveillance managériale est très importante même primordiale ! J’ai eu la chance d’avoir une responsable au top, j’en profite pour la remercier. Elle a pris le temps de faire des points sur mes sujets, avec calme, sans apporter de stress et j’ai eu également la chance d’avoir une alternante investie à mes côtés pour la nouvelle prise de poste, tout compte dans ces moments-là. » nous partage Valérie.
Vous avez pu découvrir nos conseils et bonnes pratiques pour organiser Octobre rose dans votre entreprise et le témoignage de Sylvie. Aujourd’hui nous souhaitons vous partager le témoignage de Valérie, diagnostiquée d’un cancer du sein en 2022. Grâce à l’implication de son manager, son retour au travail s’est bien passé malgré les difficultés rencontrées. Nous sommes heureux de partager son témoignage.
Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre expérience de vie de la maladie en quelques mots ?
Actuellement en rémission d’un cancer du sein HER+ depuis 2022, je suis Valérie, 40 ans, maman de 2 enfants de 6 et 9 ans. Hyperactive d'origine, j'ai dû apprendre après le cancer à ralentir et à faire preuve de patience avec moi-même. Et surtout à vivre le moment présent ! J’avais trop souvent tendance à planifier, organiser le futur sans vivre le moment présent. Une qualité que la maladie a développée chez moi.
Comment avez-vous concilié votre cancer du sein et votre travail ?
J'ai fait rapidement le choix de me consacrer à la guérison, pour reprendre ensuite mes missions professionnelles. J’avais besoin de ce temps pour me soigner, vivre l’essentiel auprès de ma famille. J'ai été 18 mois en arrêt.
J'ai repris à plein temps, un mois après la fin des soins de chimio. J'ai postulé en interne à un nouveau poste en tant que chef de projet : un challenge pour me motiver à cette reprise. J’ai eu comme aménagement 2 jours de travail à domicile par semaine au lieu de 1 pour mes collègues.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
La reprise n’a pas été facile, le rythme, la fatigue des traitements, les sujets de discussion peuvent beaucoup tourner autour du sujet de la maladie avec « une mission de prévention » je me suis sentie décalée vis-à-vis de mes collègues.
Qu'est-ce qui vous a aidée ?
Ma motivation a été de reprendre une vie normale, de remplir ma tête de projets, d'effacer les derniers mois par une nouvelle aventure personnelle et professionnelle.
Et puis il y a ma foi en Dieu, ma famille, et mes actions de prévention notamment au sein de l’association d’un club photo dont je fais partie, mon compte Instagram où j’ai partagé mon quotidien pendant la maladie.
Selon vous, comment peut-on améliorer l’accompagnement des personnes touchées par la maladie en entreprise ?
La bienveillance managériale est très importante même primordiale ! J’ai eu la chance d’avoir une responsable au top, j’en profite pour la remercier. Elle a pris le temps de faire des points sur mes sujets, avec calme, sans apporter de stress et j’ai eu également la chance d’avoir une alternante investie à mes côtés pour la nouvelle prise de poste, tout compte dans ces moments-là.
Quels sont vos projets ? Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Faisant partie de l’association d’un club photo, j’ai mis en place un projet fin d’année dernière pour réaliser, des photos et une exposition de prévention. Avec la participation des photographes de l’association et des femmes atteintes et ou en rémission, avec le soutien de notre ville, nous allons pouvoir exposer différents portraits de femme avec la révélation de leurs émotions face à la maladie. Rendez-vous en octobre prochain pour découvrir ce projet qui me tient à cœur.
Si vous aviez 1 conseil ou bonne pratique à partager avec une personne touchée par le cancer du sein ?
Ne pas avoir honte d’être malade ! En parler pour ne pas faire de mystère autour de votre absence au travail et avoir aussi du soutien de la part de collègues.
Avec le manager d'une personne concernée ?
Garder le lien pendant l’arrêt maladie donne plus de facilité à reprendre le poste, ne pas couper le lien avec les équipes.
J’ai eu la chance, lors de mon arrêt, de recevoir une tablette remplie de messages de soutien, j’ai été très touchée. J’ai également fait des déjeuners avec mes collègues, nous avons échangé par téléphone le temps de la pause… ce sont des exemples.
Avec un employeur pour favoriser l'accompagnement des personnes concernées ?
Je pense que la bienveillance, la patience et l’écoute sont les qualités requises pour accompagner une personne sortant des traitements.
Quelque chose à ajouter ?
Je souhaite beaucoup de force et courage aux personnes malades actuellement ainsi qu’aux accompagnants, et n’oubliez pas que le moral est une grande part de la guérison !
Merci Valérie pour votre témoignage !
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Crédit photo : Benoit Chapon, association Nicéphore Bezons
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